Infarctus rénal : complication méconnue mais non rare et facteur de mauvais pronostic rénal chez les patients avec une amylose - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Les amyloses cardiaques sont fréquemment associées à des processus emboliques mais la fréquence, les facteurs de risque et le devenir des patients présentant un infarctus rénal (IR) dans ce contexte n’ont jamais été étudiés.
Patients/matériels et méthodes |
Entre octobre 2015 et février 2018, 156 scintigraphies rénales au 99mTc-DMSA ont été réalisées dans notre institution. Nous avons analysé rétrospectivement les 87 patients ayant un diagnostic d’amylose confirmé.
Résultats |
Parmi les 87 patients (âge médian 76 ans, 76 % d’hommes), 24 présentaient une amylose AL (aAL) (27,5 %), 24 une amylose héréditaire à transthyrétine mutée (aTTRM) (27,5 %), et 39 une amylose sénile à TTR sauvage (aTTRS) (45 %). Les patients avec une aTTRS étaient significativement plus âgés, avaient une pression artérielle systolique plus élevée et recevaient plus fréquemment un traitement anticoagulant pour une ACFA. Les taux de NT-proBNP et la protéinurie basale étaient plus élevés et l’albuminémie plus basse dans le groupe avec une aAL. Toutes les autres données étaient identiques. Dix-huit patients avaient un infarctus rénal (IR) (21 %) sans différence significative entre les 3 groupes. En comparant les 18 patients avec un IR aux 69 patients sans IR, aucune des caractéristiques démographiques, cliniques, biologiques, thérapeutiques et écho-cardiographiques de base était différente entre les deux groupes exceptée le taux de protéinurie (p=0,032). Le délai médian entre le diagnostic d’amylose et la réalisation de la scintigraphie était identique dans les 2 groupes. Au moment de la scintigraphie, les données classiquement associées à la survenue d’un IR n’étaient pas différentes entre les deux groupes. Cependant, les patients avec IR avaient une insuffisance rénale aiguë (IRA) plus fréquente (p=0,003) et plus sévère (p=0,001). Après un délai médian de suivi de 159jours (identique dans les deux groupes), la survie des patients entre les 2 groupes n’était pas différente mais plus de patients du groupe avec IR présentaient une augmentation de plus de 50 % de la créatininémie au dernier suivi par rapport à sa valeur initiale (p=0,022), ainsi qu’un risque accru de mise en dialyse ou de transplantation rénale (p=0,045). Une IRA au moment de la scintigraphie était associée à une augmentation du risque d’IR (47 % vs 15 %, p=0,003).
Conclusion |
Cette étude suggère que 21 % des patients atteints d’amylose cardiaque ont un IR qui peut justifier d’un traitement anticoagulant pour prévenir des récidives emboliques. Un IR doit être recherché en cas de survenue d’une IRA chez un patient avec une amylose du fait de son impact thérapeutique et pronostique.
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Vol 14 - N° 5
P. 362 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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